Un des quinze témoins du film réalisé par « Vivre à Breuillet » en 2007 (Un village sous l’occupation) vient de nous quitter. Èliane Picaud s’est éteinte, à la suite d’une longue agonie, à la maison de retraite Harmonie de Breuillet. Elle avait effectué un retour au pays natal, après avoir vécu tout près, à St Palais, en compagnie de son mari, artisan plombier. Née en 1924, elle était donc adolescente pendant l’occupation allemande.
Elle avait évoqué devant nous la triste période de la guerre dont elle conservait un souvenir très précis, mêlant le malheur de l’oppression, de la perte de liberté, avec les qualités naturelles permettant de surmonter l’épreuve. C’est ainsi, avec l’œil naïf d’une gamine de quinze ans, qu’elle décrit l’arrivée des envahisseurs et leur installation dans notre village, chez l’habitant.
Elle nous avait surtout impressionnés par un humour subtil lui permettant de relativiser (un peu…) la dureté des temps. C’est ainsi qu’elle raconte de manière fort enjouée, comment elle tissait des espadrilles. De même, elle évoque les longues heures passées avec la baratte fabriquée par son père, pour faire le beurre ou comment on enfilait des rondelles de caoutchouc sur une tringle pour obtenir un pneu de vélo… Son récit est toujours riche en anecdotes, comme celle de cet Allemand s’extasiant sur un œuf de poule énorme et baragouinant : « Oh là là ! Malheur poule ! »
C’est avec plaisir que nous retrouverons Lili sur le site « AUTREFOIS BREUILLET », dans ces diverses séquences (et bien d’autres…) issues du film « Un village sous l’occupation ». Ainsi, Lili sera toujours avec nous. Comme dit le proverbe malgache : « Les morts ne sont vraiment morts que lorsque les vivants les ont oubliés. »